F1, écologie et virginité

3343429883_86a81d28d9Après « Nucléaire, violence et homosexualité », « France Info, greenwashing et paf le chat », on continue dans la série des trilogies étranges. Se court ce week-end le premier Grand Prix de la saison de Formule 1, sur fond de rachat d’écuries et de nouveau règlement technique. Vous me direz, quel rapport avec la communication responsable ? Minute, papillon, on y arrive.

L’écurie Honda a été rachetée, il y a trois semaines par son directeur technique, Ross Brawn. Malgré le peu de temps de préparation, Brawn GP met ses deux voitures en 1ère et 2ème place sur la grille de départ du Grand Prix d’Australie.

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Comme par hasard, qui voit-on rappliquer au pas de charge ? Richard Branson, PDG de Virgin, bien connu pour s’associer à tout ce qui combine business juteux et fort potentiel de médiatisation. Avec un mot pour le définir : opportunisme.

Opportunisme 1 : devenir le sponsor principal de l’écurie qui profite le mieux de la nouvelle réglementation. Visibilité maximale.
Opportunisme 2 : la F1 vient de décider de limiter les budgets. Risque financier limité, ticket d’entrée nettement réduit par rapport au passé (ne serait-ce qu’il y a 1 ou 2 ans).
Mais surtout, opportunisme 3 : en arrivant en F1, il annonce vouloir lui fournir un carburant écolo. Développement durable, responsabilité.

Alors, bravo Branson ? Hum… Pas si vite. Je traduis son annonce : « Nous avons investi dans une entreprise, Gevo, une somme assez considérable. Tous les profits que nous faisons avec nos industries sales, nos avions, nos trains, nous les investissons pour essayer de trouver un carburant propre. » Le but est donc de fournir toutes les écuries de F1 avec le biobutanol de Gevo, en l’appelant pourquoi pas « l’essence Virgin ».

Roulez vert (pâle), petits bolides

« Ainsi, conclut Branson, nous voulons faire en sorte que ce sport passe de légèrement polluant à propre ». Pardon ? Petit rectificatif : un biocarburant fera dans le meilleur des cas, passer la F1 de très polluante à un peu moins polluante, mais de là à donner à la F1 une virginité écolo, faut pas pousser mémé dans le purin d’orties.

Le fait intéressant, c’est que même pour Branson, maître des paillettes et du superflu, la responsabilité écologique devient un élément indispensable dans un plan marketing. Bien sûr, elle n’est là que pour l’effet d’annonce. Et en F1 comme en communication responsable, c’est une fois passée la ligne d’arrivée que l’on sait qui a gagné.

Crédit photo : *hoodrat* sur Flickr, image mise à disposition sous un contrat Creative Commons by-sa.

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One comment to “F1, écologie et virginité”
  1. Je m’auto-commente… une des plus belles opérations de greenwashing en F1 a été réalisée par Bridgestone, fournisseur de pneus, lors du dernier Grand Prix du Japon. Subtil, discret et de bon goût.

    Pour soutenir la campagne « Make cars green » de la Fédération Internationale de l’Automobile, qu’a décidé de faire Bridgestone ? Réponse ici : http://f1.gpupdate.net/fr/nouvelles/2008/10/09/bridgestone-se-met-au-vert/

    Ils ont peint les rainures des pneus en vert…

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