Dans un précédent billet, à la question « la communication responsable est-elle un buzz ou une philosophie ? », je répondais qu’elle ne pouvait être qu’un mouvement de fond, sincère et maîtrisé. Cela n’empêche pas que l’on puisse en parler de plus en plus, à un tel point que cela semble être devenu un passage obligé pour les organisations de notre noble (enfin, en principe) profession.
Dernière en date à formaliser cet intérêt : l’UJJEF Communication et Entreprise lance son comité « communication responsable ». À l’origine, la vénérable UJJEF est l’Union des journaux et journalistes d’entreprise de France, mais à présent le but de cet association est d’être la référence de la communication corporate, avec quand même une préférence pour les grands annonceurs.
Ce comité n’est que la concrétisation d’une démarche de l’UJJEF, qui comprenait déjà un site sur la communication et le développement durable, et une étude de prospective sur la communication en 2035. On ne peut que se réjouir de cette création, en espérant qu’elle ait des impacts concrets sur les pratiques professionnelles, autant sur l’utilisation des supports que sur des messages plus réfléchis.
Le premier chantier de ce comité est également une très bonne idée : la réalisation d’une « étude sur le discours des entreprises sur le développement durable », qui sera publiée le 25 mars prochain. La question du discours, du langage employé, est absolument cruciale dans la communication responsable. Souvent, nous employons les mêmes mots, mais sans mettre la même chose derrière. Au premier rang, développement durable. Combien de fois voit-on cette expression ne s’appliquant qu’à l’entreprise ? « Le développement durable de notre entreprise »… cela ne veut strictement rien dire. Le développement ne s’entend que sur un territoire, avec tous ses acteurs. Bien sûr, les entreprises peuvent appliquer les valeurs associées à ce mode de développement, mais le développement d’une entreprise ne saurait être confondu avec le développement d’une région, d’un pays. Les buts de ces deux développements distincts peuvent même aller jusqu’à s’opposer. Mais il est tellement plus facile de vouloir s’inclure coûte que coûte dans un mouvement à la mode…
Crédit photo : quinn.anya, sur Flickr, image mise à disposition sous un contrat Creative Commons by-sa.