Hébergement : green hosting ou pas green hosting ?

2109342119_dbdd7c3ce51Le principe de la communication responsable est de se poser à soi-même les questions environnementales et éthiques que l’on veut mettre en évidence chez les autres. Pour la mise en ligne de ce blog, le dilemme porte donc sur les logiciels utilisés, question que j’aborderai un peu plus tard, et crucialement, sur l’hébergement.

Quels impératifs pour héberger responsable ? J’en vois deux. Le premier, pour l’éthique et la qualité : l’utilisation de logiciels libres, à commencer par le système d’exploitation GNU/Linux. Faire tourner un serveur web sous Windows, c’est s’exposer à d’inévitables problèmes de sécurité inhérents à la philosophie de Windows, sans parler de la consommation plus élevée (pour le dire simplement, Windows accède plus souvent que Linux au disque dur, et le disque dur est un des composants les plus gloutons en énergie, surtout dans un serveur qui en comporte souvent plusieurs en RAID). Utiliser des outils libres, c’est la garantie du respect des standards pour le site web, mais aussi de la pérennité des solutions, et d’un support communautaire de qualité. Le second impératif concerne l’environnement. Un serveur web consomme beaucoup (trop) d’énergie, et toute initiative visant à réduire cette consommation est à privilégier.

C’est précisément là que le dilemme intervient. Comme le soulignent Novethic, Muffin Création ou Capitaine Commerce, le marché du green hosting (ou hébergement vert) en est à ses balbutiements. Les offres adéquates ne sont donc pas légion : je recense Strato en Allemagne, et Ikoula en France, alors que quelques hébergeurs français traditionnels, à savoir Amen, 1and1 et OVH ont mis en avant leurs serveurs « verts ». D’abord, un serveur, vert ou pas vert, reste un serveur, et quiconque a déjà vu une lame en action sait de quoi je veux parler : c’est bruyant, ça produit beaucoup de chaleur, ça consomme beaucoup. Les trois dernières offres nommées sentent bon le greenwashing, l’effet de mode qu’il faut saisir à tout prix, sans forcément que le fond soit satisfaisant. Et aucune ne propose un bon mix entre qualité de l’offre et présence de logiciels libres.

Et puisqu’il faut faire un choix entre l’éthique et l’environnement, pour cette fois, je choisis l’éthique. C’est la preuve qu’être responsable dans sa communication peut passer par autre chose que du vert. Il se trouve que je connais depuis quelques années Ouvaton, une coopérative qui propose un hébergement mutualisé engagé, garanti 100% logiciels libres, et proposant des performances suffisantes pour moi. En étant hébergé chez eux, je deviens également sociétaire de la coopérative, donc co-propriétaire et co-entrepreneur, et je participerai à définir les grandes orientations d’Ouvaton. On est en plein dans la communication responsable, non ?

Pour le site web de toute entreprise, je me poserai les mêmes questions. Et la réponse ne sera pas forcément la même, puisque les paramètres à prendre en compte ne seront pas les mêmes. Dans mon cas, un hébergement mutualisé est largement suffisant. Dans le cas d’une entreprise, il est bien plus sécurisant et pérenne de posséder son propre serveur, pour en maîtriser chaque octet (et avoir des compétences informatiques en interne !). Ouvaton ne serait alors plus la meilleure solution.

Crédit photo : e53, sur Flicker (photo mise à disposition selon un contrat Creative Commons by-sa)

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6 comments to “Hébergement : green hosting ou pas green hosting ?”
  1. Bonjour,

    Je te rejoins sur bien des points et je me suis posé les même questions, non pas que je soit dans la communication responsable, mais plus dans la gestion de projet en environnement, domaine qui se doit d’avoir une communication responsable 😉

    Pour ma part, j’ai choisi en priorité le volet environnement, comme tu l’as compris dans mon billet sur blogalwarming mais le volet social est aussi à prendre en compte pour être réellement durable (tout comme l’économie).

    Et la solution du libre est effectivement dans cette logique. Ouvaton est intéressant, mais je suis plus frileux quand je dois confier mes données à ce genre d’entreprise. N’est-ce pas eux qui s’étaient fait hacker toute leur base de données ?
    Ceci dit, l’initiative est louable.

    Durablement,
    GreG.

    • Merci pour le commentaire, GreG !

      Effectivement, Ouvaton s’était fait hacker, mais c’était en 2007, il y a eu bien des changements depuis. C’est un choix réfléchi et assumé : je sais qu’Ouvaton est une petite structure, qui ne dispose pas de moyens énormes, mais ce qui m’intéresse, c’est que cette coopérative permet de se poser des questions, et d’être plus acteur que consommateur béat. Participer à la vie de la coopérative me permettra de mieux comprendre ce qu’est l’hébergement.

      Reste que je suis propriétaire de mon nom de domaine, de mes adresses mail @communicationresponsable.fr… je ne suis pas à 100 % dépendant d’Ouvaton.

      Encore bravo pour le billet sur Blogalwarming, et pour ton blog que je lis régulièrement.

  2. Bonjour Julien,

    J’avoue que je ne connaissais pas Infomaniak, merci de les avoir portés à ma connaissance ! Leur offre a l’air alléchante, mais comme je suis un homme d’engagement, pour l’instant j’ai envie de tenter l’aventure Ouvaton.

    Et vous me faites découvrir l’imprimerie Villière, dont je viens de parcourir le site et le blog. Une imprimerie qui a tout compris…

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