Revue de web #30

Retour de mon petit espace de curation informelle, avec une actu riche dans les domaines de la communication et de l’écologie. Comme souvent, je zappe les sujets très en vue, comme la sortie du guide AFNOR ISO26000 pour la communication ou les récentes émissions TV, dont Cash Investigation. À la place, un joyeux fouillis allant du McDo au shampooing, en passant par les jeans et les éco-labels du papier recyclé. Tout ça.

Dans le monde merveilleux de la com

Nouvelle définition des relations publiques selon une asso de communicants américaine : « processus de communication stratégique (ou processus stratégique de communication ?) qui bâtit des relations entre les organisations et leurs publics, et où les deux parties seront bénéficiaires ». C’est à la fois peu et beaucoup, pas assez et trop. Premier pas vers une communication responsable qui vise à réduire au maximum les externalités négatives et à en construire le plus possible de positives – ici les externalités sont absentes, mais au moins il n’est apparemment plus question de pigeonner des cibles. Apparemment.

Une tribune (un peu ancienne, certes) intitulée « En finir avec la dissimulation publicitaire ». Belle citation, mille fois d’accord. Mais allons plus loin : le travail de communicant doit comprendre une vérification des faits, sur le terrain. Parce que quand on voit, il est beaucoup plus difficile de faire semblant de croire à des arguments mensongers. En tout cas, c’est ma façon de pratiquer…

Selon Kuryo, assumer ses faiblesses est une force. Alléluia, le flawsome gagne du terrain.

Dossier passionnant, et à ma connaissance assez inédit, sur l’éco-scénarisation des points de vente, made in Sircome (of course). Voilà comment les marques attirent l’attention sur leurs propres problèmes, tout en espérant s’en sortir tranquillement. Polémiques en vue.

L’influence publicitaire de la TV recule. Ah bon ? C’est difficile à croire, les chaînes et les annonceurs font tellement pour rendre la télé créative, éducative, culturelle, interactive. Constats profondément lié à une certaine conception de la publicité, heureusement en train de mourir à petit feu.

Greenwashing et autres campagnes ratées :
Bilan et nouveaux engagements du syndicat du médicament (il faut développer pourquoi les entreprises du médicament n’ont aucune légitimité pour se revendiquer aussi visiblement d’une politique RSE ? Pas besoin, non ?)
Algeco et responsable ? Il fallait oser. Quand quelqu’un est autant assimilé au préfabriqué bas de gamme, ses arguments ont intérêt à être très très très solides. Ce n’est pas le cas.
Sanex zéro, nettoyons les plages, c’est l’histoire d’une entreprise qui n’a rien compris au film.
Une pub incroyable de RTL, avec l’oxymore qui va bien.
– Toujours dans l’oxymore, voici le discount responsable selon Auchan. Discount et responsable, on ne peut pas faire plus opposés.
– Où l’on apprend qu’un consultant DD rêve de McDo en « nouvel étendard du mouvement vert ». Dixit l’article, « Je crois que McDonalds sera l’un de ces leaders, mais Starbucks, Subway et d’autres entreprises alimentaires en amont de la chaîne (comme Chiquita Brands) le seront également. » McDo leader avec Starbucks, Subway et Chiquita ? Comme ça, oui, sans problème. Tu parles d’un leader.
– Tiens, à propos de Chiquita, en France : voici un exemple d’éco-conception des supports, pour une opération événementielle pleine de sens.
– Je découvre avec stupeur le dernier rapport DD de L’Oréal (bien sûr, il ne s’appelle pas rapport RSE), et le site de la marque sur le sujet. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes impossibles. Pas flawsome.

Si après avoir parcouru ces exemples vous êtes perplexes, vous avez besoin d’une synthèse sur le greenwashing. Ça tombe bien, Écolo-info et Céline s’en sont chargés.

DD, écologie, environnement

En architecture, détruire puis reconstruire est souvent beaucoup moins écologique que de rénover (pour retrouver l’article dans sa totalité, achetez le Monde diplomatique de ce mois).

Éco-labels dans les appels d’offres publics : il faut désormais mentionner les spécifications des labels, et non un label en particulier. C’est une conséquence de la multiplication des labels (merci les fantaisistes), mais est-ce un mal si l’on essaie d’aller plus loin que l’étiquette ?

Un bon guide des éco-labels du papier recyclé figure parmi les articles récents de GreenIT – un site que je vous recommande de suivre.

Par contre, difficile d’être aussi enthousiaste sur le dernier label de la « bio-construction » (avec des guillemets) : « bâtiment biosourcé ». Même si celui-ci n’a pas l’air trop méchant, s’il vous plaît, pitié, arrêtez avec ces 50 000 labels.

Pour finir, un concept qui me plaît énormément : connaissez-vous les B-corps ? Aux USA, ce sont les « benefit corporations », qui visent un impact matériel positif sur la société et l’environnement. Fédérateur et pertinent.

4 comments to “Revue de web #30”
  1. Bonsoir Yonnel,
    merci pour toutes ces propositions de lecture (comme autant d’invitations à la réflexion) et pour la citation.

    Je te trouve un peu dur avec Sanex. L’opération est critiquable sur maints aspects (présence d’autres produits dangereux, petite gamme par rapport à l’ensemble des références, objet de l’opération décalé par rapport au cœur de métier…) mais les produits de la gamme 0 % sont certifiés par un organisme indépendant et la marque s’associe avec une ONG reconnue qui, si elle veut garder toute sa crédibilité, va faire pression sur Sanex pour la faire évoluer dans le bon sens. Ce sont deux points positifs qu’il ne faut pas oublier selon moi.

    A titre de comparaison, l’opération Adopte un déchet de DOP me semble aller beaucoup plus loin en matière de greenwashing.

    • Hello Mathieu (et désolé pour le délai de réponse, le week-end fut chargé 😉 ),

      C’est vrai, je suis dur avec Sanex. Concernant le label, les labels des cosmétiques sont déficients, et ce sujet ne devrait pas tarder à être d’actualité – pas sûr que ce soit un si bon point. Par contre, je suis d’accord que la présence de la Surfrider Foundation dans cette opération est un bon signe, cette ONG n’a pas (trop) l’habitude de s’engager à la légère.

      Je reste tout de même sur ma position. Pour Sanex, c’est facile : ils changent un tout petit peu leurs produits (qui restent « problématiques »), n’incitent à aucun changement de la part des consommateurs… en fait c’est la Surfrider Foundation qui fait tout le boulot, pour une opération que le soutien financier de Sanex ne fait qu’amplifier, ce qui n’empêche pas Sanex de présenter les choses d’une façon très flatteuse, à mon avis assez malhonnêtement.

      C’est aussi le positionnement O% qui m’interpelle. Tu te souviens de mon article sur 100% ? Même combat ! Le pas en avant de Sanex est tout petit, et pourtant leur communication laisse à penser qu’ils sont parfaits. Manichéisme, absence de relativité, exagération… ce qui mis bout à bout me paraît assimilable à du greenwashing. Moins pire que Dop, c’est déjà ça, mais pas suffisant.

    • De rien, Gaël. Tu me fais penser que je pourrais partager une fois encore la liste de sites que je suis (par les flux rss). Pas de raison que je garde jalousement le secret de ma veille… 😉

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